Bernard BAUDUCEAU, Saint-Mandé
Hansen AL et al. Birthweight is associated with clinical characteristics in people with recently diagnosed type 2 diabetes. Diabetologia 2023 ; 66 : 1680-92.
S’il est bien connu qu’un faible poids à la naissance constitue un facteur de risque de survenue du diabète de type 2, il n’est pas établi s’il existe ou non des particularités cliniques lors de l’apparition de la maladie.
L’objectif de cette enquête était de combler ce manque de connaissances. Elle s’est fondée sur l’analyse rétrospective des dossiers des sage-femmes concernant 6 866 personnes atteintes de diabète de type 2 dans la cohorte du Centre danois de recherche stratégique sur le diabète de type 2. Cette démarche a permis de distinguer 25 % des personnes présentant les poids à la naissance les plus faibles (< 3 000 g) et 25 % des participants dont les poids à la naissance étaient les plus élevés (> 3 700 g) en prenant comme référence un poids de naissance considéré comme normal (3 000 à 3 700 g). De nombreux paramètres ont été comparés entre ces groupes : les mesures anthropométriques, les comorbidités, les données métaboliques, les traitements et les antécédents familiaux de diabète de type 2. Les relations linéaires avec ces différents paramètres prenant en compte l’ensemble du spectre des poids de naissance ont été calculées par régression spline cubique linéaire et par régression de Poisson.
Chaque baisse de 1 000 g du poids à la naissance était associée à la diminution de l’âge de survenue du diabète de 3,3 ans (IC95% : 2,9-3,8), de l’IMC de 1,5 kg/m2 (IC95% : 1,2-1,7) et du tour de taille de 3,9 cm (IC95% : 3,3-4,5). Par rapport à la référence de 3 000 à 3 700 g, un poids de naissance < 3 000 g était associé à une augmentation des comorbidités estimée par le score de Charlson ≥ 3 (HR = 1,36 ; IC95% : 1,07-1,73) et à une majoration de la prévalence de la PA systolique ≥ 155 mmHg (HR = 1,26 ; IC95% : 0,99-1,59). En revanche, la fréquence des maladies neurologiques associées au diabète était plus faible et les antécédents familiaux moins fréquents. Le traitement de ces personnes de faible poids de naissance comportait plus de trois médicaments hypoglycémiants (HR = 1,33 ; IC95% : 1,06-1,65) et plus de trois médicaments antihypertenseurs (HR = 1,09 ; IC95% : 0,99-1,20). Chez les personnes dont les poids de naissance étaient les plus faibles (< 2 500 g), ces associations étaient encore plus marquées. La prise en compte des données fournies par le génotypage de 2 563 participants n’a pas modifié ces résultats.
La plupart des associations entre le poids à la naissance et ces caractéristiques cliniques étaient linéaires et un poids à la naissance plus élevé était associé à des caractéristiques cliniques inverses.
En dépit de la survenue du diabète à un plus jeune âge, une moindre fréquence de l’obésité et des antécédents familiaux de diabète de type 2, un poids de naissance < 3 000 g était associé à davantage de comorbidités et à la nécessité de prise en plus grand nombre de médicaments hypoglycémiants et d’antihypertenseurs.
Ainsi, un faible poids de naissance favorise la survenue d’un diabète de type 2 à l’âge adulte mais lui confère également des éléments de gravité.